LE PALUDIER
Quand l'eau de la vasière a traversé les
fares Où le héron craintif aime à se reposer, L'homme du pays blanc, par des gestes bizarres La conduit aux illets pour se cristalliser Chaque jour il lui faut se remettre à l'ouvrage attendant le moment où il pourra trousser, où le petit boutoué lui fera bon usage, où balançant le las, il le fera crisser. Il guette au bord du ciel la course des nuages, Car sans Phébus, hélas, on ne récolte point ; La pluie est redouté et l'on craint ses ravages Jusqu'au matin brûlant où l'or blanc est à point ; Alors le paludier, pour oublier sa peine, se penche doucement au bord de son illet Et de sa main bronzée à la veine d'ébènne, Ceuille la fleur de sel au soleil de juillet. Texte de guy GEERAERT |